En premier lieu, j´ai à coeur de déclarer : « j´ai pleine mesure, à 28 ans, de la confiance que l´on a pu m´accorder pour intervenir au sein de l´hémicycle de la troisième assemblée constitutionnelle et ce à la tribune, sous le perchoir de son Président ».
Parler de l´hémicycle du Conseil Économique, Social et Environnemental de la République Française, comme celui de la troisième assemblée constitutionnelle, peut, exprimé ainsi, impressionner. Ce lieu est impressionnant, certes, mais vide. En action, le sentiment de solennité s´impose. Tel ce 24 juin, avec la présence de son Président et de ses membres. Paradoxalement, par rapport aux importantes dimensions des lieux, l´ambiance est feutrée : moquette, couleurs chaudes où le vieux rouge domine. L´expression désormais célèbre : `´La République est l´héritière de la monarchie et de l´empire´´, prend ici, aussi, tout son sens.
En effet, à l´instar d´autres hauts lieux de la France, le cadre républicain d´apparat est bien là ; toutefois, ici, avec justesse et sans ostentation. Sans oublier la patine du temps sur les mobiliers, sobres, témoin du rythme de travail.
Au fil de dix ans d´engagement, j´ai pu constater une sorte d’ébullition au sein de différents hauts lieux de notre Pays ; comme s’il allait se produire un événement important et ce dans la minute : sans doute parce que le fonctionnement républicain est si exigeant et complexe, même au simple quotidien, que les rouages institutionnels demeurent en effervescence.
Une situation comparable à celle d´une maison familiale, qui s´apprêterait à recevoir tous ses membres, au grand complet. Tout le monde s´affaire, les activités sont en chantier, les portes sont à la fois ouvertes et fermées. Pourtant tout est à sa place. Au sein de cet hémicycle, la présence et l’activité de ses membres, de son Président, de ses huissiers, des personnes chargées de l´assemblée… me confirment une fois encore dans mon impression.
Pour revenir à cet univers feutré, évoqué plus haut, le sentiment est identique à celui que vous pourriez ressentir dans les couloirs d´une maison de famille, si vous y êtes accueilli et accompagné. Une obligation de respect, un peu comme si vous pénétriez dans les coulisses d’un théâtre. Le Conseil Économique, Social et Environnemental est une coulisse, sinon la coulisse officielle / publique de notre République Française.
Rôle de conseils, missions de travail en amont, précurseur de mesures utiles aux citoyens ; nous ne pouvons que nous réjouir du chemin emprunté par le CESE, avec les Assises Nationales de la Jeunesse, pour donner le "la", en matière de représentativité de la jeunesse.
Avec les ANJ, la troisième assemblée constitutionnelle n´a pas souhaité créer, ici, une association de jeunes annexée à sa tâche ; son but est de privilégier l´intégration à part entière de la jeunesse au coeur des institutions.
Elle le confirme une nouvelle fois lors de cette plénière du 24 juin, d´où ne ressort aucunement une volonté de ‘’jeunisme’’ à tout crin, mais simplement le désir de voir notre société évoluer grâce à une représentation toujours plus juste de celles et ceux qui la composent.
On voit se greffer, à certaines municipalités, des Conseils Municipaux de Jeunes de 18 ans et plus, alors que ces derniers sont déjà en droit de prétendre à un mandat Républicain au sein de leur mairie (je ne veux pas parler des Conseils Municipaux des Enfants, qui jouent un rôle pédagogique en faveur de l´engagement citoyen). Aussi, n´est-ce pas inutile de multiplier les instances jeunes ?
De plus, les campagnes citoyennes à la fois locales ou Nationales à destination des jeunes, informent uniquement sur le droit de vote et non sur le droit de se présenter aux élections… Un brin cavalier, non ?
Eric Dohollou
Porte-Parole des Assises Nationales de la Jeunesse.
Membre du Comité de Suivi des ANJ.